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Un regard acéré de faux naïf, ironique et pertinent sur les réalités de l’Afghanistan, dont l’instabilité croît au fur et à mesure du récit.

En 2005, Nicolas Wild, dessinateur de bande dessinée, trouve à la fois un plan squat et un boulot. Seulement c’est un peu loin : à Kaboul, dans un Afghanistan encore instable après la guerre. Voilà donc ce jeune insouciant transporté dans une capitale en crise, chargé de dessiner une adaptation de la constitution afghane, puis d’œuvrer à une campagne de communication pour la lutte contre l’opium. Un véritable succès pour cette série portée par l’engouement de ses lecteurs.

Nicolas Wild nous emmène dans un monde dingue et pourtant bien réel, celui de dessinateur pour une agence de communication afghane ! Il nous décrit sa vie d’expat à Kaboul avec beaucoup d’humour, de précision, de justesse. Tout le monde en prend pour son grade, l’armée Afghane, les américains, les ONGs en premier lieu qui profitent aussi de la situation, pourtant on y découvre aussi des habitants généreux, lucides et fiers de leur culture dans un pays fascinant qui ne connait que la guerre depuis de trop longues années.

C’est assez décapant et incroyablement bien documenté. La consultante de George W. Bush vaut à elle seule la lecture de ce roman graphique. On y découvre les incohérence de la reconstruction d’un pays, financée par les États-Unis à coup de milliards de dollar qui arrivent souvent à coté de la plaque ! ce récit prend tout son sens depuis l’abandon du pays aux Talibans depuis l’été 2021.

© LA BOITE A BULLE – NICOLAS WILD