Skip to main content

Récit initiatique d’un gamin qui se rêvait guide et qui devient dessinateur, Ailefroide est tout à la fois une célébration de l’alpinisme, une déclaration d’amour à la haute montagne et une leçon de vie.

Un récit autobiographique et initiatique par l’auteur du Transperceneige ! De Grenoble à la Bérarde en mobylette. Des rappels tirés sur la façade du Lycée Champollion. Avec l’exaltation pure qui tape aux tempes, quand on bivouaque suspendu sous le ciel criblé d’étoiles, où qu’à seize ans à peine on se lance dans des grandes voies. La Dibona, le pilier Frendo, le Coup de Sabre, la Pierre Alain à la Meije, la Rébuffat au Pavé : le Massif des Écrins tout entier offert comme une terre d’aventure, un royaume, un champ de bataille parfois. Car la montagne réclame aussi son dû et la mort rôde dans les couloirs glacés.

Cet album autobiographique vient nous surprendre totalement en transformant un grand dessinateur de BD expérimenté en jeune alpiniste chevronné. Sans temps mort, l’ensemble cultive un sens aigu de la dramaturgie et du suspense. Cette écriture particulièrement efficace fait écho aux décors : aride, rocailleux, sans emphase dans les descriptions, sans pathos dans les sentiments; les mots sont justes, secs et frappants. L’osmose est ainsi parfaite avec le dessin réaliste et buriné de Jean-Marc Rochette, sans fioriture tape à l’œil mais réalisé avec une science du cadrage et de l’impact, à l’image de la couverture.

Un grand roman graphique : Le récit est puissant, l’auteur nous partage au plus près des souvenirs dont les années n’ont altéré ni la couleur, ni la netteté… On ressent dans nos tripes les récits de ces folles courses en montagne dont certaines se révèlent terriblement angoissantes. On a froid avec l’auteur et pourtant on s’émerveille de ces levers de soleil sur ces glaciers et ces sommets si proches de nous qui ont transformés sa vie.

© Casterman – Rochette